Lac Luitel

Modifié le 09/11/2018 par Augustin Roche.

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Q-1 / Approche géographique du territoire

La découverte géologique d’un territoire débute toujours par son approche géographique et un questionnement très simple pour en décrire l’environnement ! Dans quel contexte général se situe-t-il ? Quels sont les principaux types de paysages et morphologies associés : plaine, plateau, collines et vallons, massif montagneux, haute montagne glaciaire, réseau hydrographique, zone littorale, milieu marin, etc.
Il est aussi important dans cette première approche de prendre en compte le contexte anthropique. Le, les, ou certains sites sont-ils liés aux activités humaines, telles que d’anciennes carrières par exemple ?

Un paysage, pris dans l’acceptation géographique physique du terme, ne doit rien au hasard. Il répond principalement à une histoire d’ordre géologique.
Un paysage résulte de quelques facteurs principaux :

  • la nature des roches qui en constituent les sous-sols,
  • les mouvements tectoniques qui soulèvent, affaissent, cassent, déplacent et plissent les terrains,
  • les éruptions volcaniques qui peuvent en rajouter une ou plusieurs couches,
  • les phénomènes d’érosion qui usent, sculptent, transportent et déposent,
  • le couvert végétal qui habille et qui protège
  • sans parler de l’homme qui pioche, cultive, pelte, bâtit et qui s’installe !

La première approche du territoire Q-1 sera donc celle de la description de son environnement géographique au travers d’une grille d’analyse caractérisée par un regard morphologique très généraliste.
Les étapes suivantes de l’analyse Q-2 permettront d’en définir de façon plus précise les éléments morphologiques et structuraux avec un regard plus géologique, puis, en Q-3, la nature précise des terrains.
La rubrique Q-4 invite à s’interroger et faire le point sur les éventuelles richesses spécifiques, objets géologiques remarquables et patrimoniaux de chaque territoire.

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Q-2 / Aspects morphologiques et structuraux des terrains

Ce qui crée, ce qui déforme et ce qui use !

Après avoir proposé une première découverte d’un territoire au travers de ses grandes caractéristiques géographiques générales, les questionnements suivants s’attachent à préciser les aspects géomorphologiques et structuraux des terrains concernés.

Géomorphologie

La géomorphologie est la science qui étudie les formes du relief terrestre à différentes échelles. Elle s’appuie sur la nature des roches du substrat, leur disposition dans le sous-sol et à l’affleurement, les phénomènes tectoniques qui les ont mis en place, l’érosion qui les sculpte au quotidien ainsi que l’observation des dépôts de surface (colluvions, alluvions ou dépôts éoliens) plus ou moins importants.

Géologie structurale

La géologie structurale est la science qui étudie la disposition des terrains les uns par rapport aux autres, dans le sous-sol et à l’affleurement, ainsi que les phénomènes tectoniques qui les ont déformés et mis en place.

Ces regards croisés permettent de faire le tour de l’ensemble des morphologies, des structures et des objets géologiques que l’on peut rencontrer dans le contexte de la France métropolitaine et par-delà les mers. Il exclut les aspects très spécifiques de certaines régions du Grand Nord ou des déserts.
Il permet de passer en revue et de préciser, avec un vocabulaire adapté, les éléments qui caractérisent un territoire :

  • par son appartenance à un contexte structural général, d’ordre, le plus souvent régional,
  • et, par l’observation des morphologies, des structures et des objets géologiques qui le caractérisent in situ à différentes échelles.

Les observations et les descriptions font, de ce fait, appel :

  • à la disposition des terrains dans le sous-sol et à l’affleurement : géologie structurale, tectonique,
  • et à la morphologie de surface (formes, sites, objets géologiques…), à la fois héritière de la nature des roches, de la tectonique et de l’érosion.

Il est important, quelle que soit la localisation d’un territoire donné, de passer en revue toutes les typologies de structures et de morphologies, car beaucoup d’entre elles sont à cheval sur différents contextes !
Dans chaque rubrique les listes typologiques associent structures, morphologies et objets, car la hiérarchisation entre ces trois critères d’approche serait difficile à faire de façon exacte et non utile au niveau de l’analyse d’un territoire. L’important étant d’arriver à préciser l’ensemble de ses particularités, à différentes échelles.

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Q-3 / Identification des terrains, des roches et des fossiles

Après avoir décrypté la géographie, les morphologies et l’aspect structural d’un territoire, son étude géologique passe par l’identification précise de la nature des terrains qui en constituent le sous-sol.
C’est cette démarche que vous propose ce chapitre en lien direct avec un principe de questionnement systématique, type base de données. De façon sans doute plus importante que pour les démarches précédentes, celle-ci nécessite différents registres de connaissances croisées : roches, minéraux, fossiles, repères temporels et carte géologique. Les généralités sur ces thèmes sont abordées dans la première partie de ce document, sous les titres : « Roches et fossiles » « Espace et temps : Géologie à la carte ».

La démarche proposée consiste principalement dans l’utilisation de la carte géologique en corrélation avec les observations des terrains : en un mot, ce que nous dit la carte et comment on l’interprète ! L’accompagnement par un spécialiste s’avérera sans doute le plus souvent nécessaire.

Préambule important !

Comme expliqué dans le chapitre consacré à la carte géologique, cette dernière ne décrit que les ensembles rocheux constituant la partie supérieure du sous-sol. Or de nombreux affleurements – parois, falaises, cavités, tranchées, fronts de taille d’anciennes carrières ou actuelles – présentent des affleurements verticaux avec parfois une succession de niveaux rocheux de natures et d’âges différents. Dans ces cas précis, seul le niveau supérieur est mentionné sur la carte. Cependant celle-ci peut apporter des renseignements utiles car les couches sous-jacentes peuvent, suivant les déformations des terrains, affleurer à d’autres endroits dans le territoire étudié, ou à l’extérieur de celui-ci.

Des actions à mener de front !

Méthodologie pour l’identification des différentes unités rocheuses constituant le sous-sol d’un territoire :

Lire et décoder la carte géologique.

Elle informe sur la nature du premier niveau rocheux constituant le soussol de l’endroit considéré, abstraction faite du sol dans le sens pédologique du terme.

Arpenter le territoire ! Géologie de terrain !

Repérer les affleurements et identifier les roches qui les constituent.
Il est vrai que certains territoires ne montrent aucun affleurement !
De toute façon, la simple observation des affleurements et des échantillons prélevés sur ces derniers ne suffira pas en général à les identifier précisément. Elle devra être complétée d’informations complémentaires et si besoin d’une étude microscopique et physico-chimique en laboratoire.

Rechercher des informations complémentaires

Banques de données, livres, guides régionaux, bibliographie dans des parutions scientifiques traitant de la région, etc.

Faire appel aux spécialistes

Ces différentes approches sont à mener conjointement.

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Q3 /1 Recensement des différentes entités géologiques constituant le sous-sol du territoire

Cliquez sur une entité pour voir le détail.

Q-4 / Objets géologiques remarquables

Pour chaque paysage, structure, site, roche, minéral ou fossile, toute formation ou entité rocheuse, à une échelle ou à une autre, il est important de se poser la question de son intérêt spécifique à un titre ou à un autre.
Pensez-vous que tel objet ou telle entité géologique possède un intérêt particulier, même minime, à titre scientifique, pédagogique, esthétique, historique, culturel, autre ?
En un mot se poser la question et identifier ce qui vous semble remarquable ! Cet objet géologique vous semble-t-il intéressant ?
Est-il qualifiable d’« objet géologique remarquable » ?

Au-delà de la subtilité des qualificatifs, la démarche est importante car elle permet de pointer et de nommer les particularités et les richesses géologiques d’un territoire, si besoin de les protéger et de les valoriser. Il est alors nécessaire, après avoir repéré et identifié un objet, de le décrire et d’en faire valider l’importance !

Faites-vous aider si besoin !

Comme pour les autres disciplines des sciences de la nature, la chose n’est pas toujours facile pour une personne non spécialiste. Il est alors nécessaire de faire appel au géologue.

Repérer les objets géologiques remarquables est aussi fondamental pour les intégrer à votre plan de gestion :

  • premièrement dans la phase de diagnostic du territoire pour avoir un état des lieux le plus complet possible,
  • et ensuite dans la définition des objectifs de gestion, en termes d’études, de conservation, de protection et de valorisation auprès de différents publics.

Parmi les objets géologiques, certains, par leur richesse spécifique ou leur rareté, ont une valeur exceptionnelle. Ils entrent alors dans le domaine du patrimoine géologique, à connaitre et impérativement conserver et protéger. Un Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG) est aujourd’hui en cours. Savoir si votre territoire est concerné par cet inventaire est aussi chose importante ! Pour en savoir plus et connaitre le patrimoine identifié dans votre région, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre DREAL.

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